Publié le 29 août 2023
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L’expulsion d’un locataire est une situation délicate et souvent stressante pour les parties concernées. Connaître les différentes étapes de la procédure d’expulsion, ainsi que les droits et obligations de chacun permet de prévenir les litiges et de favoriser une relation saine entre propriétaires et locataires.
Avant d’entamer une procédure d’expulsion, il est important de connaître les conditions et motifs légaux qui autorisent cette démarche. En effet, un locataire ne peut être expulsé sans raison valable. Si le locataire ne respecte pas l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, le propriétaire peut alors demander son expulsion.
Les loyers impayés sont le motif le plus courant d’expulsion. Si un locataire ne paie pas son loyer le propriétaire peut réclamer le paiement, doit signaler l’impayé aux organismes d’aide au logement si le locataire en bénéficie et a le droit d’engager une procédure d’expulsion. Toutefois, il est recommandé de privilégier d’abord le dialogue et la recherche de solutions amiables.
Un locataire peut également être expulsé si son comportement entraîne une dégradation du logement, rendant celui-ci insalubre. Cela peut inclure des problèmes d’hygiène, de sécurité ou des dégradations volontaires.
D’autres motifs d’expulsion peuvent être invoqués, comme les troubles de voisinage persistants ( nuisances sonores, violences, etc.) ou la sous-location du logement sans l’accord préalable du propriétaire. Le locataire doit respecter les clauses du contrat de bail pour éviter une situation d’expulsion.

Avant de lancer une procédure judiciaire, il est conseillé de tenter une résolution amiable du conflit. Le propriétaire peut envoyer une lettre de mise en demeure au locataire, l’informant des manquements constatés et lui demandant de régulariser la situation dans un délai imparti

Dans le cas où le locataire a des difficultés à payer son loyer, l’appel d’un conciliateur de justice peut être envisagé afin de trouver un accord de paiement à l’amiable (par exemple, l’étalement du remboursement de l’impayé, faire appel au garant, caution). La phase judiciaire : le commandement de payer et l’assignation

Si le locataire refuse de régulariser la situation,En cas de non régularisation de la situation, le propriétaire peut entamer la procédure judiciaire. S’il ne répond pas à la lettre de mise en demeure dans le délai fixé par celle-ci, ceci est considéré comme un refus. Le propriétaire est en droit de demander à un huissier de justice de délivrer un commandement de quitter les lieux. Ce document informe le locataire qu’il doit quitter le logement dans les 2 mois qui suivent. Cependant pendant la trêve hivernale qui s’applique du 1er novembre au 31 mars de l’année suivante, si le locataire ne dispose pas de solution de relogement, son expulsion n’est pas possible et est donc reportée à la fin de la trêve.

Si le locataire refuse de payer sa dette ou en l’absence de réponse le propriétaire peut saisir le tribunal pour obtenir un procès-verbal. Il faut noter que le locataire dispose de six semaines pour régler sa dette. Si le juge accorde l’expulsion, un avis d’expulsion est délivré au locataire par un huissier de justice, lui signifiant qu’il doit quitter les lieux. Le juge ordonne également la résiliation du bail.

Si le locataire ne quitte pas les lieux malgré l’avis d’expulsion, le propriétaire peut solliciter l’intervention de la Commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (CCapex) pour procéder à l’expulsion.
Le délai légal pour quitter le logement varie en fonction des circonstances et de la décision du juge. Le délai est généralement fixé à 2 mois.
La CCapex peut proposer des mesures d’accompagnement social au locataire expulsé, telles que la recherche d’un nouveau logement, un hébergement temporaire ou une aide financière.
Suivre les différentes étapes de la procédure d’expulsion garantit le respect des droits et obligations de chacun. En tant que propriétaire ou locataire, n’hésitez pas à vous renseigner sur vos droits et à solliciter l’aide d’un avocat pour vous accompagner dans cette démarche.

Pour limiter les risques d’impayés et d’expulsion, les propriétaires peuvent mettre en place différentes actions. 

  • vérifier la solvabilité des locataires 
  • inclure une clause résolutoire dans le bail de location, prévoyant l’annulation du contrat en cas de manquement de l’une des parties  
  • souscrire une assurance loyers impayés 

Avant de signer un bail, assurez-vous de la solvabilité de vos futurs locataires en demandant des justificatifs de revenus et en vérifiant leurs antécédents locatifs. Lorsque vous souscrivez une assurance habitation, vous vous protégez contre les éventuels défauts de paiements de vos locataires, tout en garantissant vos revenus locatifs. 

Afin d’éviter une situation d’expulsion, les locataires doivent respecter leurs obligations contractuelles et adopter un comportement responsable. 

  • payer le loyer à temps 
  • entretenir le logement  
  • respecter le règlement de copropriété 

Le paiement du loyer et des charges doit être effectué en temps et en heure, conformément aux modalités prévues dans le contrat de bail. En cas de difficultés financières, n’hésitez pas à en informer votre propriétaire et à rechercher des solutions amiables. Par ailleurs, un entretien régulier du logement est nécessaire pour préserver sa qualité et éviter les problèmes d’insalubrité. Enfin, le respect du règlement de copropriété et des règles de voisinage contribue à maintenir une bonne relation avec votre propriétaire et les autres résidents. 

En adoptant des comportements responsables et en privilégiant la communication, il est possible de prévenir les situations conflictuelles et d’assurer une relation locative sereine. N’hésitez pas à vous informer sur vos droits pour éviter d’en arriver à une expulsion.

En plus de devoir quitter le logement, le locataire expulsé peut faire face à des conséquences financières, telles que le remboursement des loyers impayés et des frais de justice. De plus, une expulsion peut également impacter négativement la réputation du locataire et rendre difficile la recherche d’un nouveau logement. La CCapex peut proposer des mesures d’accompagnement social pour aider le locataire expulsé dans sa recherche d’un nouveau logement, un hébergement temporaire ou une aide financière.
Il existe certaines périodes pendant lesquelles il est interdit d’expulser un locataire, même si les motifs d’expulsion sont valables. La trêve hivernale, qui s’étend généralement du 1er novembre au 31 mars, est une période pendant laquelle les expulsions locatives sont suspendues pour protéger les locataires des conséquences du froid. De plus, un locataire ne peut être expulsé sans respecter la procédure légale et sans l’intervention d’un huissier de justice. Mais la trêve hivernale ne s’applique pas lorsqu’il existe une solution de relogement correspondant aux besoins du locataire (le nombre de pièces du nouveau logement doit correspondre au nombre d’occupants). Dans ce cas-ci l’expulsion peut avoir lieu tout au long de l’année.
Après une expulsion, le locataire peut se tourner vers les organismes sociaux et les associations d’aide au logement pour bénéficier de conseils et d’un accompagnement dans la recherche d’un nouveau logement. Ces structures peuvent proposer des solutions telles que l’accès à des logements sociaux, des hébergements temporaires ou une aide financière pour faciliter la réinsertion du locataire. Il est également important pour le locataire d’apprendre de cette expérience et de respecter ses obligations dans ses futures locations pour éviter de nouvelles expulsions.
La lettre de mise en demeure est une étape amiable où le propriétaire informe le locataire des manquements constatés et lui demande de régulariser la situation dans un délai généralement fixé à huit jours. Si cette démarche n'aboutit pas, le commandement de payer est une étape judiciaire où un huissier de justice informe le locataire qu'il doit régler sa dette ou quitter le logement à une date précise.